La Dre Eva Grunfeld, à l’avant-garde des soins primaires en oncologie

Les recherches de la Dre Eva Grunfeld ont changé la façon dont nous envisageons et prodiguons les soins aux personnes atteintes de cancer au Canada comme ailleurs.
Grâce à des années de travaux novateurs, la Dre Grunfeld a tissé des liens entre les médecins de famille et les oncologues pour offrir aux patients un meilleur soutien avant, pendant et après les traitements, avec une attention particulière sur le « après ».
« Comme la plupart des cliniciens, mon parcours en recherche a été motivé par ce que je voyais qui pouvait être amélioré, dit-elle. Quand j’ai commencé ma pratique clinique, j’étais très axée sur les soins oncologiques, et je percevais des lacunes qui ont fait germer dans mon esprit des questions de recherche. »
Ces questionnements ont mené la scientifique vers des recherches visant à démontrer qu’une meilleure intégration des soins primaires et oncologiques améliore l’accès aux soins ainsi que la qualité de ces soins. Pour ces travaux et ceux qu’elle a menés sur la vie après le cancer, la Dre Grunfeld a été nommée Officière de l’Ordre du Canada en 2022.
La Dre Grunfeld est clinicienne-chercheuse et professeure au Département de médecine familiale et communautaire de l’Université de Toronto. Au fil des ans, elle a occupé de nombreux postes de direction dans différentes organisations. Elle affirme que c’est sa passion et sa curiosité qui ont orienté sa carrière de médecin et chercheuse.
Sa carrière comprend de nombreux essais cliniques et études. « J’ai probablement été l’une des premières personnes à poser des questions sur la relation entre l’oncologie et le système de soins primaires, affirme-t-elle. Ces systèmes fonctionnaient en silos. Dorénavant, nous avons une nouvelle discipline — les soins primaires en oncologie — qui prend de l’ampleur partout dans le monde. »
La Dre Grunfeld a notamment mené le programme CanIMPACT (Équipe canadienne d’amélioration des soins communautaires contre le cancer dans tout le continuum). Financé par les IRSC, le programme a rassemblé des fournisseurs de soins de santé, des chercheurs, des responsables des politiques et des patients d’un bout à l’autre du pays pour faire de la recherche visant à combler les lacunes en matière de communication, de continuité et de coordination dans les soins oncologiques.
Les travaux ont mis en lumière le fait que les soins primaires doivent être intégrés aux soins en oncologie dans plusieurs étapes du parcours oncologique d’un patient. Les médecins de famille connaissent l’entièreté des antécédents de leurs patients et ils sont souvent les premiers impliqués dans la détection précoce d’un cancer. La recherche a également montré que les soins primaires jouent un rôle important dans la vie après le cancer, et elle a aidé à changer la façon de considérer la période post-traitements.
Auparavant, lorsqu’une personne avait fini de suivre ses traitements ou qu’elle était en rémission, l’attention était principalement portée sur le risque de récidive ou sur les effets des traitements subis.
« La vie après le cancer constitue une étape importante et unique, qui s’accompagne de besoins particuliers, explique la Dre Grunfeld. De nombreuses personnes seront, heureusement, survivantes à long terme. Nous comprenons aujourd’hui que d’autres éléments du bien-être, autrefois négligés au profit du traitement du cancer en lui-même, nécessitent aussi de l’attention post-traitements. »
La Dre Grunfeld souligne que l’équipe de soins primaires joue un rôle clé dans la prévention, le dépistage, la surveillance et la gestion d’autres problèmes de santé chroniques qui influent sur la santé et la qualité de vie de la personne survivante.
Pour favoriser encore davantage l’intégration des soins, la clinicienne-chercheuse a également cofondé l’approche BETTER, un programme fondé sur les données probantes qui forme les professionnels de la santé (comme le personnel infirmier ou les nutritionnistes) à la prévention et au dépistage des maladies chroniques. Plutôt que de se concentrer sur une seule maladie à la fois, le programme est axé sur les facteurs de risque liés au mode de vie qu’ont en commun plusieurs maladies et il prescrit des mesures préventives personnalisées pour réduire les risques de maladies chroniques, notamment le cancer.
La Dre Grunfeld affirme qu’il y aura toujours place à l’amélioration dans le système de santé, mais elle est fière d’avoir contribué à faire reconnaître la vie post-traitements comme étant une étape unique du parcours oncologique qui s’accompagne de besoins particuliers. Elle est fermement déterminée à transformer les données de recherche en pratiques cliniques au service des patients : « Les soins de santé exercent une grande influence sur le bien-être de la population, et je souhaite continuer à y contribuer ».
En bref
L'enjeu
Pendant de nombreuses années, les soins primaires et les soins oncologiques fonctionnaient en silos, et cela nuisait à l’accès aux soins et ainsi qu’à la qualité de ces derniers.
La recherche
Les travaux de recherche de la Dre Eva Grunfeld ont joué un rôle essentiel dans l’intégration de la médecine familiale et de l’oncologie, ce qui a permis de créer un nouveau domaine : les soins primaires en oncologie. Ses recherches ont également montré que la vie après le cancer constitue une étape unique qui s’accompagne de besoins particuliers.
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